Le lien entre la maladie cœliaque et la maladie thyroïdienne auto-immune

La maladie cœliaque est une maladie auto-immune qui provoque une inflammation et des dommages dans la muqueuse de votre intestin lorsque vous mangez du gluten, une protéine présente dans le blé, le seigle et l’orge. Sans surprise, étant donné qu’ils ont tous deux une composante auto-immune, une relation évidente a été trouvée entre la maladie thyroïdienne auto-immune (AITD) et la maladie cœliaque.

La relation de risque

La recherche a montré que votre risque de maladie cœliaque est considérablement plus élevé lorsque vous souffrez déjà d’AITD (thyroïdite de Hashimoto ou maladie de Graves). À l’inverse, lorsque vous souffrez de la maladie cœliaque, vous êtes plus de quatre fois plus susceptible d’avoir une AITD.Compte tenu de ces risques, certains experts recommandent que les patients atteints d’AITD soient systématiquement dépistés pour la maladie cœliaque et vice versa.

L’AITD et la maladie cœliaque ont quelques points communs, notamment le partage de certains des mêmes gènes, la présence d’anticorps dans les deux affections, un risque plus élevé d’autres affections auto-immunes et même certains des mêmes symptômes.

Gènes partagés

Bien qu’il ne soit pas encore clair exactement pourquoi la maladie cœliaque et l’AITD se produisent souvent ensemble, au moins une partie de l’explication semble être qu’elles partagent des gènes spécifiques. Les variantes génétiques qui vous rendent plus susceptible de développer des maladies endocriniennes auto-immunes comme AITD, DR3-DQ2 et/ou DR4-DQ8 sont les mêmes qui vous prédisposent à la maladie cœliaque. D’autres gènes spécifiques, dont CTLA-4, les gènes HLA et PTPN22, sont également présents dans la maladie cœliaque et l’AITD.

Risque plus élevé d’autres maladies auto-immunes

Comme c’est généralement le cas avec les maladies auto-immunes, les personnes atteintes de la maladie cœliaque et/ou de l’AITD sont également plus susceptibles de développer d’autres maladies auto-immunes, comme le diabète de type 1, la maladie d’Addison, la polyarthrite rhumatoïde, le lupus, le syndrome de Sjögren et l’hépatite auto-immune. Plus on vieillit, plus ce risque augmente.

Symptômes partagés

La maladie cœliaque partage également certains symptômes avec les deux formes d’AITD, la thyroïdite de Hashimoto (HT) et la maladie de Graves (GD).

Anticorps

Une autre similitude entre les deux est la présence d’anticorps. Dans la maladie cœliaque, environ 98 % des patients ont des anticorps IgA contre la transglutaminase tissulaire (tTG) dans leur sang et environ un cinquième ont des anticorps thyroïdiens et/ou diabétiques de type 1.

Diverses études sur la prévalence des anticorps IgA tTG chez les personnes atteintes d’AITD ont révélé que le taux est d’environ 2 à 5 pour cent en général. Cela se traduit par environ 4 pour cent chez les adultes et près de 8 pour cent chez les enfants.

Interactions entre la thyroïde et le gluten

Des études montrent que la maladie cœliaque et/ou le gluten peuvent affecter le fonctionnement de votre thyroïde. Par exemple:

• Les anticorps tTG trouvés dans la maladie cœliaque peuvent contribuer au dysfonctionnement de la thyroïde en se liant aux cellules thyroïdiennes.
• Si vous souffrez de la maladie cœliaque et d’une forme légère d’hypothyroïdie appelée hypothyroïdie infraclinique, suivre un régime strict sans gluten pendant un an peut ramener vos taux d’hormones thyroïdiennes à la normale.

Le rôle d’un régime sans gluten

La recherche n’est pas claire quant à savoir si la mise en œuvre d’un régime sans gluten est utile lorsque vous souffrez d’AITD mais pas de maladie cœliaque. Les experts notent que l’élimination du gluten peut aider à réduire l’inflammation dans l’intestin, un problème pour de nombreux patients atteints d’AITD.

Cependant, certaines études ont montré que les anticorps thyroïdiens, qui sont fréquents dans l’AITD, diminuent après la mise en place d’un régime sans gluten. Par exemple, dans une étude de 2018, 34 femmes atteintes d’AITD ont été divisées en deux groupes ; l’un a suivi un régime sans gluten et l’autre non. Après six mois, les femmes suivant un régime sans gluten présentaient des niveaux réduits d’anticorps thyroïdiens tandis que l’autre groupe n’avait aucun changement notable.

La sensibilité au gluten a des symptômes similaires à ceux de la maladie cœliaque, mais les anticorps trouvés dans la maladie cœliaque ne sont pas présents. Comme pour la maladie cœliaque, la cause de cette sensibilité n’est pas claire, mais elle semble également provoquer une réaction auto-immune et éventuellement des dommages intestinaux.

Avantages du régime sans gluten

Si vous recevez un diagnostic de maladie cœliaque, votre professionnel de la santé la traitera en vous faisant suivre un régime sans gluten à vie. En cas de sensibilité au gluten non cœliaque, un régime sans gluten vous sera également bénéfique ; Cependant, contrairement à la maladie cœliaque, il est possible que vous puissiez tester à nouveau votre sensibilité après un an ou deux et réintroduire du gluten dans votre alimentation.

Suivre un régime sans gluten peut avoir ces avantages :

• Il aide vos intestins à guérir, permettant une meilleure absorption de votre médicament de remplacement des hormones thyroïdiennes.
• Vous pourriez éventuellement avoir besoin de moins de vos médicaments en raison d’une meilleure absorption.
• Il y a un potentiel de perte de poids.
• Vos symptômes de maladie cœliaque comme la fatigue, la perte de poids, la constipation, la diarrhée, les douleurs articulaires, la dépression et l’anxiété diminueront probablement.
• Vous pouvez vous sentir en meilleure santé dans l’ensemble.
• Votre inflammation de la thyroïde peut être réduite.
• Votre corps peut être en mesure de mieux absorber les nutriments.

Inconvénients du régime sans gluten

Bien que certaines personnes éliminent le gluten pour perdre du poids et à d’autres fins, peu de recherches ont été menées pour savoir si un régime sans gluten est un bon choix pour ceux qui n’ont pas la maladie cœliaque ou la sensibilité au gluten.

Les inconvénients d’un régime sans gluten comprennent :

• Les aliments sans gluten ont tendance à être plus chers.
• Vous n’obtenez plus beaucoup de vitamines et de nutriments présents dans le gluten comme le calcium, le fer, l’acide folique, la thiamine et les fibres, vous devrez donc les obtenir dans d’autres aliments et/ou en prenant des suppléments.
• Cela peut être difficile à suivre.
• Vous devez lire attentivement les étiquettes, à la fois pour éviter le gluten et pour vous assurer de ne pas consommer trop de sucre ou de graisse, qui ont tendance à remplacer le gluten dans certains produits.

Si vous pensez présenter des symptômes de la maladie cœliaque ou une sensibilité au gluten, demandez à votre professionnel de la santé de vous faire tester. Même si vous n’avez ni l’un ni l’autre, réduire la quantité de gluten que vous mangez ou essayer un régime pauvre en FODMAP, surtout s’il semble que vos symptômes thyroïdiens ne répondent pas bien au traitement, peut aider.