Les chauves-souris sont des mammifères qui jouent des rôles écologiques cruciaux, tels que la pollinisation des plantes, la dispersion des graines et le contrôle des populations d’insectes en consommant de grandes quantités d’insectes. Cependant, les chauves-souris sont également des réservoirs naturels de plusieurs agents pathogènes, dont certains peuvent provoquer de graves maladies chez l’homme. Découvrons quelles maladies sont transmises des chauves-souris aux humains et comment elles se transmettent.

Maladies transmises par les chauves-souris à l’homme
Les chauves-souris peuvent être porteuses de divers agents pathogènes, notamment des virus, des bactéries, des champignons et des parasites. Les maladies les plus graves transmises à l’homme par les chauves-souris comprennent :
1. La rage
La rage est une maladie causée par le virus de la rage, qui affecte le système nerveux central et est presque toujours mortelle dès l’apparition des symptômes. Si les chiens constituent la source la plus courante du virus de la rage dans le monde, les chauves-souris constituent un réservoir important dans de nombreuses régions.

Le virus de la rage persiste chez les chauves-souris car celles-ci sont des réservoirs naturels de ce virus. Le virus de la rage peut se propager efficacement dans les colonies de chauves-souris par morsures ou par contact avec la salive lors de leurs interactions sociales. La longue durée de vie des chauves-souris et leurs habitudes de repos denses facilitent le maintien du virus au sein des populations de chauves-souris.
La rage se transmet à l’homme par la salive d’une chauve-souris infectée, généralement par morsure. Dans certains cas, la maladie peut se propager par des égratignures ou lorsque la salive infectée entre en contact avec des muqueuses ou des plaies ouvertes.
La transmission à l’homme se produit souvent lorsque des personnes manipulent ou tentent de sauver des chauves-souris. Par exemple, dans de nombreux cas, les infections par la rage chez les humains surviennent en raison de morsures non détectées de chauves-souris pendant leur sommeil ou lors de la manipulation de chauves-souris malades sans équipement de protection.
2. Infection par le virus Hendra
Le virus Hendra, identifié pour la première fois en Australie, provoque de graves maladies respiratoires et neurologiques chez les humains et les chevaux.
Le virus Hendra circule naturellement chez les chauves-souris frugivores sans provoquer de maladie chez elles. Le comportement migratoire et les habitudes alimentaires des chauves-souris, comme la consommation de fruits à proximité des enclos pour chevaux, peuvent introduire ce virus chez d’autres espèces.

Les infections humaines se produisent par contact avec des chevaux infectés. Les chevaux contractent le virus Hendra à partir de l’urine, des excréments ou de la salive de chauve-souris contaminant leur environnement ou leur alimentation. La transmission directe de la chauve-souris à l’homme n’a pas été documentée.
Les épidémies surviennent généralement dans les zones où les chevaux paissent à proximité des colonies de chauves-souris frugivores. Dans quelques cas, quelques personnes ont contracté le virus Hendra après avoir traité des chevaux infectés.
3. Infection par le virus Nipah
Le virus Nipah, répandu en Asie du Sud-Est, provoque de graves symptômes respiratoires et neurologiques chez l’homme.
Les chauves-souris frugivores (espèce Pteropus) sont des hôtes naturels du virus Nipah, hébergeant ce virus sans présenter de symptômes. Le comportement alimentaire des chauves-souris, comme lécher ou mordre des fruits, propage le virus.
Les humains contractent le virus Nipah en mangeant des aliments contaminés par des sécrétions de chauves-souris, comme la sève brute du palmier dattier, ou par contact avec des porcs infectés, qui agissent comme hôtes intermédiaires.
Une épidémie notable s’est produite en Malaisie lorsque des porcs ont été infectés après avoir consommé des fruits contaminés par des chauves-souris. Le virus s’est ensuite propagé aux humains ayant eu des contacts étroits avec ces porcs. Lors d’une autre épidémie au Bangladesh, certaines personnes ont contracté le virus Nipah après avoir consommé de la sève brute de dattier récoltée sur des arbres fréquentés par des chauves-souris.
4. SRAS-CoV et SRAS-CoV-2 (coronavirus)
Le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) et le COVID-19 sont causés par des coronavirus liés aux chauves-souris. Si les chauves-souris constituent le réservoir naturel, ces virus ont probablement atteint les humains via des hôtes intermédiaires tels que les civettes (SARS-CoV) ou éventuellement les pangolins (SARS-CoV-2).
Les coronavirus sont très adaptables et prospèrent dans les populations de chauves-souris grâce au système immunitaire unique de celles-ci, qui permet aux virus de persister sans provoquer de maladie grave. Le comportement de repos et les interactions sociales des chauves-souris facilitent la propagation du virus.
Les humains sont exposés à ces coronavirus par l’intermédiaire d’hôtes intermédiaires ou par contact direct avec des animaux sauvages infectés. Le contact direct se produit souvent sur les marchés d’animaux sauvages ou lorsque les humains empiètent sur les habitats des chauves-souris.
L’épidémie de SRAS en 2002-2003 a été attribuée à des civettes infectées par des chauves-souris, tandis que le COVID-19 proviendrait d’un marché de Wuhan, en Chine, où des animaux sauvages étaient vendus. Bien que la voie exacte reste floue, le débordement impliquait probablement un contact humain avec un hôte intermédiaire.
5. Maladie à virus de Marburg
Le virus de Marburg, semblable à Ebola, provoque une fièvre hémorragique sévère avec des taux de mortalité élevés.
Le virus de Marburg réside naturellement chez certaines espèces de chauves-souris frugivores, comme Rousettus aegyptiacus. Ces chauves-souris agissent comme des réservoirs sans présenter de symptômes, et leur large répartition et leurs habitudes de repos facilitent la propagation du virus.
L’infection par le virus de Marburg chez l’homme se produit par contact direct avec les excréments, l’urine ou la salive de chauves-souris, souvent lors d’activités minières, d’exploration de grottes ou de manipulation de chauves-souris infectées. La transmission secondaire peut se produire par contact avec les fluides corporels d’individus infectés.
Dans un cas notable, des mineurs ougandais ont contracté le virus de Marburg après avoir été exposés au guano de chauve-souris dans une mine d’or. La transmission interhumaine ultérieure a provoqué des épidémies dans les hôpitaux.
6. Histoplasmose
L’histoplasmose est une infection fongique causée par Histoplasma capsulatum, qui pousse dans un sol enrichi en excréments de chauves-souris ou d’oiseaux.
Les excréments des chauves-souris fournissent un environnement riche en nutriments propice au développement du champignon. Les spores des champignons sont en suspension dans l’air lorsqu’elles sont dérangées.
Les humains inhalent des spores fongiques provenant de sols ou d’excréments contaminés, en particulier lors d’activités telles que le nettoyage des zones infestées de chauves-souris ou la spéléologie.
Les ouvriers du bâtiment, les spéléologues et les agriculteurs courent des risques lorsqu’ils travaillent dans des zones habitées par des chauves-souris. Une épidémie aux États-Unis était liée au fait que des travailleurs nettoyaient un vieux bâtiment infesté de chauves-souris sans équipement de protection approprié.
Les agents pathogènes mentionnés ci-dessus proviennent principalement de l’environnement naturel et des adaptations évolutives des chauves-souris. Le système immunitaire unique des chauves-souris leur permet de coexister avec divers virus, bactéries et champignons sans tomber malades. Au fil des millions d’années, ces agents pathogènes ont évolué aux côtés des chauves-souris, devenant ainsi bien adaptés à la physiologie des chauves-souris. Les activités humaines telles que la destruction de l’habitat, le commerce d’espèces sauvages et les contacts accrus avec les chauves-souris facilitent la propagation de ces agents pathogènes vers d’autres espèces et vers les humains.
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