Le risque de contracter le VIH lors de relations anales non protégées est considéré comme extrêmement élevé, jusqu’à 18 fois supérieur à celui des relations vaginales.Les raisons de l’augmentation du risque sont bien connues et comprennent des facteurs tels que :
- La fragilité des tissus rectaux, qui permettent au virus d’accéder directement à la circulation sanguine à travers de minuscules déchirures ou écorchures
- La porosité des tissus rectaux, permettant un accès même en bon état
- La concentration élevée de VIH dans le sperme et le liquide pré-séminal (« pré-sperme »), qui double le risque d’infection à chaque augmentation d’un log (un chiffre) de la charge virale de la personne.
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De plus, la sécrétion de sang par les tissus rectaux endommagés peut augmenter le risque pour le partenaire d’insertion (“top”), offrant au virus une voie de transmission à travers l’urètre et les tissus qui tapissent la tête du pénis (en particulier sous le prépuce).
Risque de VIH par acte et par partenaire
Dans leur examen de 16 études différentes de haute qualité, des chercheurs de l’Imperial College et de la London School of Hygiene and Tropical Medicine ont conclu que le risque par acte de VIH lors de relations anales sans préservatif était d’environ 1,4 % pour les réceptifs (« en bas » ) partenaire.
Le risque de transmission était encore accru si le partenaire d’insertion n’était pas circoncis (0,62 % non circoncis contre 0,11 % circoncis).
En revanche, le risque par partenaire – dans lequel une personne séropositive est dans une relation exclusive avec un partenaire séronégatif – brosse un tableau un peu plus clair pour les partenaires réceptifs et intégrateurs.
Les 10 études examinées ont été menées uniquement auprès d’hommes homosexuels ou bisexuels et n’incluaient ni la durée de la relation ni la fréquence des rapports sexuels sans préservatif. Une analyse des données a permis de montrer que :??
- Les partenaires qui ont des relations sexuelles anales réceptives et insertives sans préservatif ont un risque global de 39,9 %.
- Un partenaire séronégatif qui se livre uniquement à des relations sexuelles anales insertives sans préservatif a un risque global de 21,7%, tandis que le partenaire réceptif séronégatif a un risque d’environ 40,4%.
Stratégies pour réduire les risques
Comme pour tout autre mode de transmission du VIH, la prévention nécessite une combinaison de stratégies pour plus efficacement :
- Réduire l’infectiosité du partenaire séropositif
- Réduire la susceptibilité du partenaire séronégatif
Les preuves actuelles ont montré que l’utilisation systématique de la thérapie antirétrovirale (TAR) chez le partenaire infecté par le VIH élimine complètement le risque de transmission du VIH lorsque l’activité virale est supprimée à des niveaux indétectables.??
L’efficacité de la stratégie connue sous le nom de Traitement comme prévention (TasP) est démontrée par les études PARTNER1 et PARTNER2 dans lesquelles aucune infection par le VIH ne s’est produite parmi 1 770 couples homosexuels et hétérosexuels à statut mixte malgré des relations sexuelles anales ou vaginales sans préservatif.
Les études, qui se sont déroulées de 2010 à 2018, ont montré sans équivoque qu’indétectable équivaut à non transmissible dans un environnement réel.??
L’utilisation de la prophylaxie pré-exposition (PrEP), par laquelle le partenaire non infecté se voit prescrire une dose quotidienne du médicament anti-VIH Truvada, peut également réduire le risque. Des études ont montré que lorsqu’elle est prise quotidiennement, la PrEP réduit le risque de contracter le VIH lors de relations sexuelles d’environ 99 %.??
Bien que ces chiffres puissent suggérer que les préservatifs ne sont plus nécessaires, ni le TasP ni la PrEP ne peuvent prévenir d’autres maladies sexuellement transmissibles.
De plus, selon les Centers for Disease Control and Prevention (CDC), seuls 59,8 % des Américains vivant avec le VIH sont capables d’atteindre une charge virale indétectable. Sans suppression virale complète, TasP est rendu inutile, mettant le partenaire non infecté en danger.
À cette fin, l’utilisation systématique de préservatifs peut empêcher 7 transmissions sur 10 par voie anale, selon le CDC.Cela fournit encore une autre couche de protection lorsqu’il est utilisé avec d’autres pratiques sexuelles plus sûres.
Si vous pensez avoir été exposé au VIH, que ce soit par le biais d’une explosion de préservatifs ou de relations sexuelles anales sans préservatif, il existe des médicaments qui peuvent réduire votre risque d’infection, appelés prophylaxie post-exposition (PEP).
La PPE consiste en une cure de 28 jours de médicaments antirétroviraux, qui doit être prise complètement et sans interruption.Afin de minimiser le risque d’infection, la PPE doit être démarrée le plus tôt possible, idéalement dans un délai d’une à 36 heures après l’exposition.
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