Les nausées et les vomissements sont des symptômes courants chez les femmes enceintes, en particulier au cours du premier trimestre. Cette condition est appelée «nausées matinales» et est pénible et affecte la qualité de vie. Alors que la plupart des cas se résolvent sans intervention médicale, certaines femmes ont besoin de médicaments pour gérer leurs symptômes. Cet article passera en revue les médicaments habituellement utilisés pour traiter les nausées pendant la grossesse, y compris leurs utilisations, indications, contre-indications, dosages et effets secondaires.
Médicaments habituellement utilisés pour traiter les nausées chez les femmes enceintes
1. Succinate de doxylamine et chlorhydrate de pyridoxine (Diclegis, Bonjesta)
Utilisations : le succinate de doxylamine et le chlorhydrate de pyridoxine sont utilisés en association pour traiter les nausées et les vomissements pendant la grossesse.
Le succinate de doxylamine et le chlorhydrate de pyridoxine (Diclegis, Bonjesta) sont considérés comme sûrs pendant la grossesse. La Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis a classé ces médicaments dans la catégorie Pregnancy Category A, ce qui signifie que des études adéquates et bien contrôlées n’ont pas montré de risque accru de lésions fœtales.
La doxylamine est un antihistaminique qui bloque l’action de l’histamine, un neurotransmetteur impliqué dans le réflexe de vomissement. On pense que la pyridoxine, une forme de vitamine B6, a des propriétés antiémétiques, bien que son mécanisme d’action exact reste incertain.
Indications : L’association de ces médicaments est indiquée chez les femmes enceintes souffrant de nausées et de vomissements qui n’ont pas répondu à une prise en charge conservatrice, telle que des modifications alimentaires et une hydratation adéquate.
Contre-indications : Les femmes présentant une hypersensibilité connue à la doxylamine, à la pyridoxine ou à tout composant de la formulation ne doivent pas utiliser ce médicament.
Posologie du médicament : La dose initiale recommandée est de deux comprimés de Diclegis (10 mg de succinate de doxylamine et 10 mg de chlorhydrate de pyridoxine) pris au coucher. Si les symptômes persistent, la dose peut être augmentée jusqu’à un maximum de quatre comprimés par jour.
Effets secondaires : Les effets secondaires les plus courants sont la somnolence, les étourdissements et la bouche sèche. Ces effets sont généralement légers et s’améliorent avec une utilisation continue.
2. Métoclopramide (Reglan)
Utilisations : Le métoclopramide est utilisé pour traiter les nausées et les vomissements, ainsi que la gastroparésie, une condition dans laquelle l’estomac se vide lentement.
Le métoclopramide est classé comme Pregnancy Category B par la FDA, ce qui signifie que les études animales n’ont montré aucun effet nocif sur le fœtus, mais il n’y a pas d’études bien contrôlées chez les femmes enceintes. Ce médicament est généralement considéré comme sûr pour une utilisation pendant la grossesse lorsque les avantages l’emportent sur les risques.
Le métoclopramide agit en augmentant la libération d’acétylcholine, un neurotransmetteur qui stimule la motilité gastro-intestinale et accélère la vidange gastrique. Il bloque également l’action de la dopamine, un autre neurotransmetteur impliqué dans le réflexe de vomissement.
Indications : Le métoclopramide est indiqué chez les femmes enceintes souffrant de nausées et de vomissements qui n’ont pas répondu aux autres traitements, y compris le succinate de doxylamine et le chlorhydrate de pyridoxine.
Contre-indications : Le métoclopramide est contre-indiqué chez les femmes souffrant d’obstruction gastro-intestinale, de troubles convulsifs ou d’antécédents de dyskinésie tardive (mouvements involontaires).
Dosage du médicament : La dose habituelle est de 5 à 10 mg pris par voie orale trois à quatre fois par jour, 30 minutes avant les repas et au coucher.
Effets secondaires : les effets secondaires courants comprennent la somnolence, les étourdissements et les symptômes extrapyramidaux (mouvements involontaires, tels que des tremblements ou une raideur musculaire).
3. Ondansétron (Zofran)
Utilisations : L’ondansétron est principalement utilisé pour prévenir et traiter les nausées et les vomissements causés par la chimiothérapie, la radiothérapie et la chirurgie.
L’ondansétron est classé comme Pregnancy Category B par la FDA. Bien que certaines études aient suggéré une légère augmentation du risque de malformations congénitales, en particulier de malformations cardiaques, lorsqu’elles sont utilisées au cours du premier trimestre, d’autres études n’ont pas trouvé une telle association. L’utilisation de l’ondansétron pendant la grossesse doit être soigneusement considérée, en évaluant les avantages par rapport aux risques potentiels.
L’ondansétron est un antagoniste sélectif des récepteurs de la sérotonine (5-HT3), qui bloque l’action de la sérotonine, un neurotransmetteur impliqué dans le réflexe de vomissement.
Indications : Bien qu’il ne soit pas spécifiquement approuvé pour une utilisation pendant la grossesse, l’ondansétron peut être prescrit aux femmes enceintes souffrant de nausées et de vomissements sévères qui n’ont pas répondu aux autres traitements.
Contre-indications : L’ondansétron ne doit pas être utilisé chez les femmes présentant une hypersensibilité connue au médicament ou à ses composants ou chez celles ayant des antécédents de syndrome du QT long, un trouble du rythme cardiaque.
Posologie du médicament : La dose typique pour le traitement des nausées et des vomissements pendant la grossesse est de 4 à 8 mg pris par voie orale deux à trois fois par jour, selon les besoins.
Effets secondaires : Les effets secondaires courants comprennent les maux de tête, les étourdissements et la constipation. Les effets secondaires rares mais graves comprennent l’allongement de l’intervalle QT (un rythme cardiaque anormal) et le syndrome sérotoninergique (une affection potentiellement mortelle caractérisée par une agitation, des hallucinations et une fréquence cardiaque rapide).
4. Prochlorpérazine (Compazine)
Utilisations : La prochlorpérazine est utilisée pour traiter les nausées et vomissements sévères, ainsi que les troubles psychotiques, tels que la schizophrénie.
La prochlorpérazine est classée comme Pregnancy Category C par la FDA, ce qui signifie que les études animales ont montré des effets indésirables sur le fœtus, mais il n’y a pas d’études bien contrôlées chez les femmes enceintes. Ce médicament ne doit être utilisé pendant la grossesse que si les bénéfices potentiels justifient les risques potentiels pour le fœtus.
La prochlorpérazine est un dérivé de la phénothiazine qui agit en bloquant les récepteurs de la dopamine dans le cerveau, inhibant ainsi le réflexe de vomissement.
Indications : La prochlorpérazine est indiquée chez les femmes enceintes souffrant de nausées et de vomissements sévères qui n’ont pas répondu aux autres traitements.
Contre-indications : La prochlorpérazine est contre-indiquée chez les femmes présentant une hypersensibilité connue au médicament ou à d’autres phénothiazines, ainsi que chez celles ayant des antécédents de convulsions, de dépression médullaire ou de maladie du foie.
Posologie du médicament : La dose habituelle pour traiter les nausées et les vomissements pendant la grossesse est de 5 à 10 mg pris par voie orale trois à quatre fois par jour, selon les besoins.
Effets secondaires : Les effets secondaires courants comprennent la somnolence, les étourdissements et les symptômes extrapyramidaux. Les effets secondaires moins fréquents mais graves comprennent l’agranulocytose (diminution sévère des globules blancs), la dyskinésie tardive et le syndrome malin des neuroleptiques (un trouble neurologique potentiellement mortel caractérisé par une forte fièvre, une rigidité musculaire et un état mental altéré).
Les femmes enceintes souffrant de nausées et de vomissements peuvent avoir besoin de médicaments pour soulager leurs symptômes, en particulier lorsque les mesures conservatrices ont échoué. Le succinate de doxylamine et le chlorhydrate de pyridoxine, le métoclopramide, l’ondansétron et la prochlorpérazine sont parmi les médicaments les plus couramment utilisés à cette fin. Chaque médicament a un mécanisme d’action, des indications, des contre-indications, une posologie et des effets secondaires uniques. Les professionnels de la santé doivent peser les avantages et les risques de chaque médicament avant de les prescrire aux femmes enceintes, en tenant compte de facteurs tels que la gravité des symptômes, les antécédents médicaux de la femme et les interactions médicamenteuses potentielles.
Documents de référence:
- Lignes directrices du Collège américain des obstétriciens et gynécologues.
- Lignes directrices de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
- Base de données de UpToDate.
- Base de données de PubMed.
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