Un utérus cloisonné est une malformation congénitale dans laquelle une fine membrane appelée le septum divise l’utérus partiellement ou complètement. Il s’agit d’une anomalie génétique avec laquelle une femme est née, mais qui peut être traitée chirurgicalement, si nécessaire, pour améliorer les chances de réussite de la grossesse.
Aperçu
Un utérus cloisonné augmente considérablement le risque de fausse couche et peut être un facteur clé de fausses couches récurrentes. Bien que les statistiques varient, le taux de fausses couches chez les femmes ayant un utérus cloisonné est estimé à entre 25 % et 47 %. En revanche, le taux de fausses couches dans la population générale n’est que de 10 à 25 %.
De plus, le taux de fausses couches à répétition chez les femmes atteintes de malformations utérines se situe entre 8 % et 23 %. Environ un tiers d’entre eux auront un utérus cloisonné.
Causes
Bien qu’un utérus cloisonné n’affecte pas la capacité d’une femme à concevoir, il peut compliquer sa grossesse. Le septum lui-même est un tissu fibreux qui n’a pas beaucoup d’approvisionnement en sang. Ainsi, si un ovule fécondé est implanté sur le septum, il a moins de chance de se développer normalement puisque la source nutritionnelle sera largement coupée.
Le seul aspect inhabituel d’un utérus cloisonné est que la fausse couche peut souvent se produire jusqu’au deuxième trimestre. En revanche, la grande majorité des fausses couches surviennent au cours du premier trimestre et souvent sans même qu’une femme le sache. On pense également que les femmes ayant un utérus cloisonné qui ne font pas de fausse couche présentent un risque accru de travail prématuré.
Diagnostic
Un utérus cloisonné reste souvent non diagnostiqué jusqu’à ce qu’une femme fasse des fausses couches répétées. À d’autres moments, le médecin peut tomber dessus lors d’un examen physique de routine. En effet, un utérus cloisonné est souvent accompagné de malformations similaires du col de l’utérus et du vagin. Généralement appelés « double col de l’utérus » et « double vagin », ce sont souvent les premiers indices d’une anomalie similaire dans l’utérus.
Les médecins commenceront l’examen par une échographie ou une imagerie par résonance magnétique (IRM). Un diagnostic définitif peut nécessiter une hystérosalpingographie (une radiographie mettant en évidence l’utérus) et/ou une hystéroscopie (un examen visuel à l’aide d’une lunette éclairée).
Même avec ces examens, un utérus cloisonné peut parfois être diagnostiqué à tort comme un utérus bicorne, également connu sous le nom d’« utérus en forme de cœur ».
Traitement
Un utérus cloisonné est traité chirurgicalement, le plus souvent en retirant le septum lors d’une hystéroscopie. Il s’agit d’une procédure assez mineure généralement effectuée en ambulatoire.
La technique, appelée métroplastie, est peu invasive et implique l’insertion d’un dispositif médical à travers le col de l’utérus et dans l’utérus pour couper l’excès de tissu. Cela peut généralement être effectué entre 30 et 60 minutes. Des antibiotiques et des œstrogènes peuvent être prescrits par la suite pour prévenir l’infection et favoriser la guérison.
La métroplastie hystéroscopique peut améliorer de 53,5% les chances de réussite de la grossesse chez les femmes ayant une grossesse récurrente, selon une analyse complète de 29 études menées de 1986 à 2011. Il n’est pas nécessaire pour les femmes ayant un utérus cloisonné qui n’ont pas l’intention de tomber enceinte. En soi, un utérus cloisonné ne présente aucun risque de cancer.
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